Un patrimoine à ciel ouvert : les architectures traditionnelles de l’océan Indien
Sous les toits de chaume, derrière les varangues et les murs de pierre ou de bois tressé, se cache une mémoire vivante : celle des peuples de l’océan Indien. Pour la première fois, ces architectures du quotidien ont fait l’objet d’un inventaire régional mené par la Commission de l’océan Indien (COI) dans le cadre de son projet de développement des Industries Culturelles et Créatives (ICC), soutenu par l’Agence française de développement (AFD). Cette enquête, conduite à Madagascar, Maurice (et Rodrigues), aux Seychelles et aux Comores, met en lumière un patrimoine unique, reflet d’un art de bâtir durable et d’une identité commune aujourd’hui fragilisée par la modernisation, l’urbanisation et la disparition progressive des savoir-faire traditionnels.
Mobilisant une vingtaine d’experts, architectes et techniciens du patrimoine, l’inventaire s’appuie sur un travail collectif mené par les experts d’HYDEA avec les institutions culturelles nationales : le Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique (CNDRS) aux Comores, le Seychelles National Heritage Resource Council, le National Heritage Fund à Maurice et le Ministère de la Communication et de la Culture (MCC) à Madagascar. Ces équipes, formées à l’usage d’outils numériques géolocalisés, ont sillonné leurs territoires pour recueillir témoignages, images et données. Ce travail de terrain a permis la création de 366 fiches documentées, couvrant les bâtiments traditionnels (293), les ensembles urbains (52) et les savoirs et pratiques immatériels (21), révélant la diversité et la richesse du patrimoine bâti de la région.
Accessible sur Kiltir.org, cette base de données interactive constitue une première étape d’un projet évolutif : elle continuera de s’enrichir de nouvelles fiches issues des pays déjà engagés, ainsi que des contributions à venir de La Réunion et du Mozambique. Illustrée de photographies, cartes et fiches descriptives, la plateforme offre un outil vivant à la fois scientifique, pédagogique et citoyen, destiné aux chercheurs, étudiants, architectes et au grand public. En favorisant la transmission des savoirs et la valorisation éducative du patrimoine, l’inventaire s’inscrit pleinement dans la mission du projet ICC : faire du patrimoine culturel un levier d’inclusion, d’innovation et de développement durable.
L'inventaire des architectures traditionnelles ce sont déjà 366 fiches documentées, dont :
- 293 fiches de bâtiments traditionnels
- 52 fiches d’ensembles urbains
- 21 fiches liées au patrimoine immatériel associé