AléVini, Cycle I

Projet ICC | Au-delà de la mobilité, des échanges inter-îles et une compréhension des industries créatives
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Keivan Cadinouche_Entre dunes et baobabs

Le premier cycle du fonds AléVini s’est achevé le 16 juin. Résultat : une belle ouverture des opératrices et opérateurs culturels au niveau régional et international. AléVini est un fonds régional de mobilité culturelle mis en œuvre par la COI à travers son projet régional de développement des industries culturelles et créatives (ICC) en Indianocéanie financé par l’Agence française de développement. 

Au total, 30 artistes et opérateurs de la culture de l’océan Indien, dont 40% de femmes, ont pu se déplacer dans la région et au-delà. Ainsi, La Réunion reste la destination phare des projets culturels avec 12 déplacements suivi des Seychelles (6) et Madagascar (4). 

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En soutenant la mobilité des artistes et des opérateurs, le projet ICC contribue également au développement du secteur et à la professionnalisation des acteurs toutes disciplines confondues.

Témoignages de bénéficiaires

  « Le fait d'avoir bénéficié de la bourse AléVini ajoute de la valeur à mon travail, améliore mon positionnement local et a contribué à sensibiliser les écrivains et les éditeurs locaux à mon travail en tant qu'écrivain, mais aussi en tant que gestionnaire d'initiatives culturelles au Mozambique, élargissant ainsi l'éventail des possibilités et des opportunités de collaboration. » Melio Tinga, écrivain mozambicain en mobilité à Maurice. 

« Sur le plan artistique, ce séjour au Canada m’a permis de comparer la production franco-belge et canadienne qui tient beaucoup de la production américaine. Cela me permet de resituer mes propres bandes dessinées, et surtout de trouver le juste milieu pour mes prochaines œuvres. » Dinah Rajemison aka Catmouse James, bédéiste malgache en mobilité au Canada 

« Ce projet de mobilité a été une franche réussite puisque nous avons pu, entre autres, mieux comprendre les dispositifs en matière de soutien pour des projets audiovisuels. Le montage des dossiers de demande de subvention est clair et notre projet répond à certains formats, notamment pour des prochaines subventions de la Région Réunion. » Nextart Factory, opérateur mauricien en mobilité à La Réunion. 

Des mobilités pour des activités diversifiées

Ces bourses de mobilité ont aussi permis de concrétiser des projets artistiques. Plus de 800 personnes ont été touchées à travers des projections de films, des spectacles de théâtre, un concert, des expositions et ... un bal.

« Le projet financé, en partie, par le fonds de mobilité a permis de créer une chanson par des artistes de divers pays créolophones de la région. La chanson a été présentée lors d’un spectacle musical mettant en avant la diversité des artistes régionaux. » Institut national des Seychelles pour la culture, le patrimoine et les arts qui a accueilli des artistes de Madagascar et Maurice. 

« Grâce à l’appui de la COI pour accélérer les procédures d’octroi de visa pour La Réunion, nous avons pu atteindre tous nos objectifs de mobilité. Nous avons aussi pu assurer le tournage du prochain long-métrage de « Chez les zébus francophones », en filmant les différentes visites avec les protagonistes et les projections du film. » Endemika, opérateur malgache en mobilité à La Réunion. 

« Ce projet a lancé l’Alliance Française comme véritable lieu de résidence artistique. C’est la première fois que nous accueillions une résidence de cette ampleur, en temps, et en impact. » Alliance française d’Antsirabe qui a accueilli un artiste basé à Antananarivo. 

Outre les représentations artistiques, plusieurs ateliers de création, apprentissage entre pairs, transmission intergénérationnelle et des formations ont été organisés dans le cadre de ce premier cycle du fonds « AléVini ». 

« J’ai une longue carrière artistique, j’ai l’habitude d’encadrer de jeunes musiciens au sein du centre Vakok’Arts à Tuléar, mais c’était la première fois que je formais des musiciens amateurs, tous accordéonistes, à nos musiques. J’ai appris à gérer un groupe, à transmettre à des personnes ne connaissant pas nos musiques. J’ai dû détailler ma pratique, avec l’aide des deux enseignants/formateurs de l’école Klé de Sol. J’ai vu qu’il était possible de transmettre à des groupes, et cela donne de l’espoir pour Madagascar, car nous avons besoin de transmettre le patrimoine aux plus jeunes. » Jean Piso, musicien malgache en mobilité à La Réunion. 

Autant de projets en perspective qui démontrent l’importance de soutenir la mobilité des artistes et les échanges Sud-Sud. Avec ce fonds « AléVini », le projet ICC est un véritable levier pour la création, la professionnalisation et aussi pour l’émergence d’un sentiment d’appartenance à l’Indianocéanie. 

Publié le 05/07/2024